La citadelle de Québec, témoin du passé militaire de la ville


Dans les années 1870, le gouverneur général Lord Dufferin s'est donné pour mission de convaincre les autorités locales de ne pas démolir les fortifications militaires qui constitueraient, selon lui, le caractère historique du Vieux-Québec tout en lui assurant un potentiel touristique intéressant. Base militaire active depuis 1920, lieu historique national depuis 1946 et bâtisse importante dans le patrimoine du Canada, la citadelle de Québec fut l'un des édifices préservés par la province francophone sous l'impulsion du gouverneur général pionnier !

Visite guidée de la citadelle de Québec

Erigée en grandes pompes par les Britanniques entre 1820 et 1831, la citadelle de Québec couronne un escarpement de 100 mètres : le fameux Cap Diamant. Pour Charles Dickens, auteur de référence du XIXe siècle, cet édifice militaire fait de la ville de Québec « le Gibraltar de l'Amérique du Nord ». Sa construction visait à  protéger Québec, alors principal port du Canada, des attaques en provenance du fleuve-Saint-Laurent et des plaines d'Abraham, dans l'ouest. La citadelle devait également servir de dernier refuge à  la garnison si la ville venait à  être capturée par l'ennemi.

La citadelle de Québec comprend 4 bastions et 3 murs-rideaux droits, tous construits en grès, une roche sédimentaire détritique extraite localement. À l'intérieur de ses murs se trouvent 24 bâtiments, parmi lesquels on compte l'une des deux résidences officielles du gouverneur général. A l'époque, les habitations intérieures de la citadelle abritaient les officiers de garnison britanniques. On retrouve également dans la citadelle le quartier général du 22e régiment royal, un musée, le mess (cantine) des officiers et sous-officiers et enfin le fameux Dalhousie Gate (ou porte Dalhousie). Les bâtiments sont pour la plupart construits en pierre de taille grise. La citadelle, et plus largement, l'ensemble des fortifications, sont pour beaucoup dans l'inscription de Québec dans la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1985. Les visiteurs qui souhaitent franchir la porte Dalhousie doivent impérativement être accompagnés d'un guide.

Bref aperçu historique de la citadelle de Québec

La citadelle de Québec a remplacé des ouvrages de défense construits sous le régime français mais jugés obsolètes ou peu efficaces par les locaux. Il s'agit par exemple du rempart ouest (qui existe toujours en face de l'Assemblée nationale). Après la conquête de 1759-1756, les Britanniques considéraient ce rempart comme peu utile, mais comme ils étaient plus préoccupés par les guerres qui secouaient l'Europe, ils n'ont pas entrepris de muscler les défenses du Bas-Canada. Ce n'est qu'avec la montée des tensions entre la Grande-Bretagne et les États-Unis que les Britanniques ont commencé à  revoir leurs stratégies de défense dans le Nouveau Monde, en mettant notamment en œuvre un plan élaboré par Gother Mann dans les années 1790.

Les remparts actuels, qui encerclent la falaise de la Haute-Ville, et les quatre tours Martello sur les plaines d'Abraham, ont été achevés avant le début de la guerre de 1812. La citadelle, élément central et capital du plan de Mann, n'a pourtant pas été construite à  cette époque. Elle a en effet été jugée trop grande et trop coûteuse. Ce n'est donc qu'après la guerre qu'elle ce projet s'est véritablement concrétisé, car les militaires britanniques estimaient que la paix était précaire dans la région, et que la ville de Québec était logiquement une cible de choix pour les envahisseurs.

Conçue par des ingénieurs britanniques selon un modèle jugé « classique » par certains, « conservateur » par d'autres, la citadelle de Québec était quelque peu anachronique, compte tenu de l'évolution récente de l'architecture militaire européenne. Sa construction débuta en 1820 pour ne s'achever que onze années plus tard. Certaines bâtiments de service ont même vu leur construction traîner jusqu'en 1850. La garnison fournit la plus grande partie de la main-d'œuvre de construction. Bien que la citadelle ait été pensée pour servir d'un dépôt d'armes, de munitions et de fournitures et pour jouer le rôle de caserne, seule une partie de la garnison de 1 000 hommes y était logée. Les soldats étaient également logés dans le parc de l'Artillerie et dans la caserne des Jésuites, où se trouve aujourd'hui l'hôtel de ville de Québec.

Informations pratiques sur la citadelle de Québec

Ce monument central de la ville de Québec est ouvert toute l'année, à  l'exception du 25 décembre et du 1er janvier. Les adultes doivent s'acquitter de 16 dollars canadiens pour visiter la citadelle et le musée. Les séniors (+65 ans) et les étudiants (+18 ans) paient 14$, les adolescents (11 à  17 ans) paient 6$ tandis que les enfants de moins de 10 ans peuvent visiter ce monument gratuitement. Les anciens combattants et les membres retraités ou actifs des Forces canadiennes sont accueillis gratuitement.