Flashback : l'histoire fascinante du Québec


La première occupation humaine du territoire qui correspond aujourd'hui à  la province du Québec remonte à  la fin de la dernière période glaciaire, il y a environ 10 000 ans. Les paléoaméricains sont les premiers occupants de ces terres : ce sont donc les « vrais » peuples autochtones du Québec. Dans son histoire contemporaine, le Québec voit sa destinée rejoindre celle des colonies françaises en 1534, lorsque Jacques Cartier plante une crois à  Gaspé, signant le rattachement symbolique du Québec à  l'empire français.

L'histoire du Québec : de la colonisation à  la fin de l'empire français en Amérique du Nord

La colonisation française a commencé lorsque Jacques Cartier, navigateur, explorateur et écrivain né en 1491 à  Saint-Malo, débarqué en Gaspésie en 1534. Un an plus tard, les Français entreront en contact avec les villages iroquoiens des deux rives du fleuve Saint-Laurent, notamment à  Stadacona, à  proximité immédiate de la future ville de Québec, et à  Hochelaga, ancêtre de la ville de Montréal. Toutefois, certains historiens considèrent que le début effectif de la colonisation dans la vallée de Saint-Laurent n'a eu lieu qu'en 1608, lorsque Samuel de Champlain établit un fort au Cap Diamant, à  l'emplacement actuel de la ville de Québec, capitale de la province francophone éponyme.

Au début du XVIIe siècle, les Iroquois (Haudenosaunee) avaient mystérieusement disparu de la rive nord du fleuve Saint-Laurent. La population de la nation « innue » (habitée par les Montagnais ou les Naspaki) sur la rive nord était alors d'environ 4 000 habitants. En 1666, le premier recensement a révélé une population coloniale non autochtone de seulement 3 215 personnes.

L'empire nord-américain français s'est considérablement développé au cours du XVIIe siècle. En 1672 et 1673, Louis Jolliet et Jacques Marquette exploreront le fleuve Mississippi et, en 1682, Robert Cavelier de La Salle atteindra le golfe du Mexique en suivant le fleuve Mississippi. C'est le début des infrastructures modernes dans la région : des hôpitaux comme l'Hôtel-Dieu de Québec en 1639 ou encore l'Hôtel-Dieu de Montréal en 1657. En 1664, la Coutume de Paris devient la loi dans la colonie du Nouveau-Monde. Ensuite, en 1663, Mgr François de Laval ouvre le premier séminaire, le Grand séminaire de Québec, tandis que le Séminaire de Saint-Sulpice débute à  Montréal en 1677.

En 1713, le traité d'Utrecht, à  la suite de la défaite de la France face à  une coalition de pays européens lors de la guerre de Succession d'Espagne, exige alors de la France qu'elle cède l'Acadie (sur le territoire de la Nouvelle-Écosse, à  l'exclusion de la région qui constitue aujourd'hui l'île du Cap-Breton), Terre-Neuve et les terres entourant la baie d'Hudson. Plusieurs milliers d'Acadiens font ainsi partie de l'empire britannique en Amérique du Nord. Après la guerre de Sept Ans, Québec et Montréal sont revendiquées par les Britanniques. L'épilogue de la guerre signera alors la fin de l'empire français en Amérique du Nord.

Histoire du Québec : le tournant de l'Acte de Québec en 1774

Quelques années après la conquête, la population française qui a choisi de perdurer dans la nouvelle colonie britannique profite des tensions entre les treize colonies et la Grande-Bretagne pour exiger une « exception linguistique et culturelle »... qui aboutira avec l'Acte de Québec de 1774. Ce dernier élargit les frontières de la province, reconnaît la liberté de religion des catholiques, la légalité du régime seigneurial et le Code civil français. Après la Révolution américaine, l'Acte constitutionnel de 1791 a réduit les frontières de la province en vue d'établir une nouvelle colonie, le Haut-Canada (l'Ontario), et a garanti une assemblée législative, avec des pouvoirs limités, dans chaque colonie (Haut-Canada et Bas-Canada).

De 1791 à  1867, les Canadiens français ont été extrêmement actifs, tant sur le plan politique que dans tous les aspects de la vie économique, afin d'éviter une « cannibalisation » de leurs spécificités culturelles et linguistiques. Les marchés locaux, comme le révèlent de récentes recherches, sont extraordinairement complexes et diversifiés. Au niveau international, certains Canadiens français, comme Augustin Cuvillier et Joseph Masson, se sont également engagés dans le commerce international et les banques pour faire connaître le Québec en tant que région francophone. Les deux hommes étaient administrateurs de la Banque de Montréal tandis que d'autres Canadiens français ouvraient des banques canadiennes-françaises comme la Banque du peuple en 1835.

L'Acte d'Union et le droit à  la langue française

En 1837, les rébellions dans le Haut et le Bas-Canada au sujet du principe de l'autonomie politique entraînent la répression militaire puis l'entrée en vigueur du rapport Durham de 1839, dans lequel Lord Durham recommande l'application du principe de l'autonomie politique tout en recommandant fortement l'union entre les deux colonies pour résoudre définitivement le « problème canadien-français ». L'idée était d'assimiler les Canadiens français à  la culture britannique. Ce plan a effectivement été mis en œuvre en 1841 par l'Acte d'Union, voté à  Londres en 1840 et promulgué en 1841. L'article 41 de l'Acte d'Union stipulait que l'anglais était la seule langue de la nouvelle « super colonie ». Mais, lorsque la Grande-Bretagne abolit le système mercantiliste entre 1846 et 1848, le principe de l'autonomie gouvernementale est accordé aux colonies en compensation de la perte de l'accès protégé au marché britannique.

À la suite de cette décision, une coalition de réformistes dirigée par Robert Baldwin et Louis-Hyppolite La Fontaine forme le premier gouvernement démocratique de la province du Canada (la colonie formée par l'union du Bas et du Haut-Canada), en 1848. Le droit à  la langue française a aussitôt été reconnu par les réformistes. En 1864, lors des négociations pour une nouvelle fédération des colonies de l'Amérique du Nord britannique, il était clair que la réalité française était de plus en plus reconnue dans la fédération proposée, le rapport de force étant relativement équilibré entre les deux parties.

L'histoire des institutions politiques du Québec

Les institutions politiques de la province de Québec n'ont pas fondamentalement changé depuis 1867. Après avoir été une colonie française, la province du Québec a ensuite été administrée par les autorités britanniques. En 1841, elle est devenue membre d'une union législative et, en 1867, membre de la fédération canadienne. En 1982, le Québec n'a pas signé la Constitution rapatriée du Canada, bien qu'il ait signé un accord en 1987 pour conclure l'accord constitutionnel du Canada et l'Accord dit de Charlottetown plus tard, en 1992. Toutefois, aucune de ces deux conventions n'a été ratifiée et cette dernière a même été rejetée à  une écrasante majorité lors d'un référendum national. L'évolution des institutions québécoises n'a donc pas été marquée par une discontinuité juridique. Les institutions les plus importantes sont les institutions politiques centrales.

Le Québec compte 75 représentants à  la Chambre des communes fédérale et 24 membres au Sénat. Les autorités fédérales et québécoises coordonnent leurs activités, non sans difficulté, par l'entremise d'une centaine de comités conjoints et de plusieurs conférences fédérales-provinciales. Mais c'est dans les relations internationales que le Québec s'est véritablement affirmé et ce, depuis le 19e siècle. En 1871, le Québec ouvre deux bureaux de représentation à  l'étranger. Ensuite, en 1882, un agent de coordination est nommé en France métropolitaine. Plus tard, en 1961, le premier ministère des Affaires intergouvernementales (aujourd'hui ministère des Relations internationales) a été créé pour affirmer la présence du Québec en tant qu'entité spécifique dans l'échiquier politique mondial. Depuis, des délégations québécoises se sont établies aux États-Unis, en Amérique latine, en Asie, en Europe et en Afrique. Des ententes de coopération lient le Québec à  plusieurs pays, notamment la France, pour des raisons historiques évidentes. Le Québec est représenté dans de nombreuses institutions internationales francophones, dont l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l'UNESCO.

Les deux référendums d'autodétermination du Québec de 1980 et 1995

Après la Conquête et au XIXe siècle, les Français se désignaient eux-mêmes sous le gentilé de « Les Canadiens », considérant les « autres » comme « Les Anglais ». Les canadiens-français considéraient que la loi de 1867 jetait les bases d'une nation fédérée... contrairement aux Canadiens « anglais » qui voyaient plutôt une nation dite « homogène ». Cela a contribué à  l'émergence d'un mouvement séparatiste et d'une identité nationaliste « québécoise » exacerbée. Les rébellions des Métis de 1870 et 1885, la pendaison de Louis Riel, l'abolition illégale et inconstitutionnelle de la langue française au Manitoba en 1890, les crises de la conscription en 1917 et 1942, la marginalisation constante de la langue française au niveau fédéral jusqu'à  la législation sur les langues officielles de 1969... l'ensemble de ces événements ont contribué à  une perception mitigée du pouvoir central de la part des Québécois.

En 1980, le premier référendum sur l'indépendance du Québec a été rejeté par une majorité de Québécois qui ont voté en masse pour le maintien de la province au sein du Canada. Deux ans plus tard, une crise majeure dans les relations Québec-Canada s'est produite lorsque le Québec a refusé de signer la Constitution « rapatriée » du Canada qui a été vigoureusement défendue par le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau. La deuxième crise s'est produite entre 1987 et 1990 lors du débat sur l'Accord du lac Meech. En 1992, le Charlottetown a été rejeté par le Québec mais aussi par le reste du Canada. En 1995, un deuxième référendum sur la souveraineté a été remporté de justesse par les fédéralistes au Québec (49,42 % en faveur de la souveraineté et 50,58% contre).