Focus sur la province du Québec


Le Québec est la deuxième plus grande province du Canada par la superficie après le territoire fédéral du Nunavut. Son territoire s'étale sur 15,5 % de la superficie totale du Canada et totalise plus de 1,6 million de km², soit trois fois la superficie de la France métropolitaine et cinq fois celle du Japon.

Cette province francophone partage ses frontières avec l'Ontario, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve. Elle est également voisine de quatre États américains : Maine, New Hampshire, Vermont et New York. L'étymologie du terme « Québec » est incertaine, mais l'hypothèse la plus probable est celle qui le lie à  un mot d'origine algonquine signifiant « Où la rivière se rétrécit ». Les colons français de la Nouvelle-France utilisaient le terme « Québec » pour désigner la capitale. Ce sont les Britanniques qui ont affecté ce mot à  l'ensemble de la province. Ouvert sur le monde et choyé par la nature malgré une météo peu clémente, le Québec accueille chaque année plus de 3 millions de touristes, soit le sixième de l'ensemble des visiteurs du Canada.

Flashback : l'histoire tumultueuse du Québec

Il faut remonter à  la fin de la dernière période glaciaire, il y a plus de 10 000 ans, pour documenter la première occupation humaine de la province du Québec. Depuis, cette région verra se succéder les Paléoaméricains, qui représentent ses « véritables » peuples autochtones, mais aussi les Français et les Britanniques dans la parenthèse douloureuse de la colonisation.

Les Français ont débarqué au Québec en 1534, lorsque Jacques Cartier, navigateur de renom, a atterri dans la Gaspésie. Quelques mois plus tard, les explorateurs français tenteront de communiquer avec les villages iroquoiens qui peuplaient les deux rives du fleuve Saint-Laurent, dans le sillage de ce qui deviendra plus tard la ville de Québec. Mais c'est en 1608 que débutera la colonisation effective de ces terres du Nouveau Monde, avec l'arrivée de Samuel de Champlain qui érigera un fort au Cap Diamant. Ce sont les premiers balbutiements « urbains » de la ville de Québec qui deviendra plus tard la capitale de la province francophone éponyme.

Si un premier recensement a compté moins de 3 300 habitants « non autochtones » issus de la population coloniale, les effectifs européens iront crescendo dans le dernier quart du XVIIe siècle. Le fleuve Mississipi sera exploré dès 1672 par Louis Jolliet et Jacques Marquette, et le golfe du Mexique sera investi dès 1682 par Robert Cavelier de La Salle. Pour améliorer les conditions de vie de la population coloniale et marquer le Québec de leur empreinte, les Français lanceront les premières constructions modernes avec l'Hôtel-Dieu de Québec en 1639 et l'Hôtel-Dieu de Montréal en 1657. Dans la foulée, la Coutume de Paris s'impose en loi effective dans cette colonie française du Canada.

Un demi-siècle plus tard, à  la suite de l'écrasante défaite de l'armée française face à  une coalition de pays européens menée par les Anglais dans le contexte de la Guerre de Succession d'Espagne, les régions de l'Acadie, de Terre-Neuve ainsi que les terres entourant la baie d'Hudson passeront dans le giron du Royaume-Uni. La guerre de Sept Ans réservera le même destin à  Québec et à  Montréal, signant ainsi la fin de l'empire français en Amérique du Nord.

L'histoire du Québec se poursuivra alors avec le tournant de l'Acte de Québec de 1774.

Huron Wendat : l'histoire des Premières Nations canadiennes

Selon la tradition locale, le premier contact entre le peuple Huron Wendat et les Européens a eu lieu en 1535, au débarquement de Jacques Cartier à  Hochelaga. Cette ethnie appartenait aux peuples iroquoiens du nord qui occupaient la région située entre le lac Simcoe et la baie Georgienne, historiquement connue sous les appellations de Wendake (pour les Anglais) et Huronie (pour les Français). Quatre nations alliées formaient alors une confédération paisible et relativement prospère : l'Attignawantan (ours), l'Atingeennonniahak (cordon), l'Arendarhonon (rocher) et le Tohontaenrat (cerf).

Les peuples qui en faisaient partie vivaient de l'horticulture et se nourrissaient essentiellement de maà¯s, de haricots et de courges, que l'on appelle aujourd'hui les « trois sœurs » dans les milieux autochtones. Le régime alimentaire des Iroquoiens du nord comptait également des plantes sauvages et du gibier. Entre 1300 et 1600 après J.-C, la communauté des Wendats vivait paisiblement sur son territoire historique.

A partir de 1600, et en réponse aux menaces insistantes des Haudenosaunee, les nations constituantes de la communauté érigèrent des fortifications pour protéger leurs villages. A en croire les récits des jésuites du XVIIe siècle, la communauté des Wendats comptait une population de quelque 35 000 habitants en 1934, avant les épidémies « ramenées » par les Européens sur le Nouveau-Monde et qui décimeront une grande partie des peuples autochtones non-immunisés.

Aujourd'hui, la culture Huron Wendat perdure tant bien que mal, notamment autour de la réserve indienne de Wendake, chef-lieu de la nation huronne-wendat et du Nionwentsà¯o. La réserve est enclavée dans le quartier de Loretteville dans la capitale Québec. Pour en découvrir davantage sur l'histoire, la culture et le mode de vie des Huron Wendat, vous pouvez vous rendre au Musée huron-wendat, situé au cœur de la réserve indienne.

Ce qu'il faut savoir avant votre voyage au Québec

Les habitants du Québec, la plus grande province francophone du Canada, sont fiers d'être différents de leurs compatriotes, et ce sentiment s'étend de la langue parlée au quotidien jusqu'à  la nourriture servie. S'il y a quelque chose qui unit tous les Québécois, c'est bien leur joie de vivre ! Dans la province, le plaisir et le bon temps sont pris très au sérieux. Mettez-vous donc dans les meilleures dispositions et adoptez cet état d'esprit à  l'occasion de votre voyage au Québec. Cette grande enclave francophone est régie par l'une des lois linguistiques les plus strictes au monde.

Le français doit être la langue prédominante sur les affiches, les employés des commerces de proximité accueillent les clients en français, et il existe même des lois qui déterminent si les parents peuvent envoyer leurs enfants à  l'école anglaise ou pas ! Le français est la langue maternelle d'environ 80 % des quelque 8 millions d'habitants de la province. A l'exception de la métropole cosmopolite de Montréal, la majorité des Québécois communiquent en français. La province compte une entité appelée l'OQLF (Office québécois de la langue française), aussi connue sous le nom de « police linguistique ».

Elle veille à  l'application stricte de la loi en distribuant des amendes aux entreprises qui ne respectent pas les règles de communication dans l'affichage par exemple.

La gastronomie est un excellent marqueur de l'identité de la région. Montréal s'est par exemple forgé sa propre identité culinaire, mélangeant le côté strict et rigoureux de la gastronomie française, des ingrédients locaux et des influences en provenance de tous les continents. Attendez-vous à  beaucoup de foie gras, de pétoncles Princesse, de crevettes de Matane, de légumes bio, de fromage et de jambon. Le cerf et le caribou ont également une place de choix dans la gastronomie québécoise.

À Québec, où la scène culinaire est plus jeune, il y a une certaine propension à  n'utiliser que des ingrédients locaux. Le Québec est, de loin, le plus grand producteur de sirop d'érable au monde et, lors du dégel printanier en mars, les cabanes à  sucre offrent cette gourmandise savoureuse sous toutes ses formes.

Contrairement à  ce que l'on pourrait penser, c'est lorsque le thermomètre affiche les minimales de l'année que le Québec entre en ébullition ! Le Carnaval du Québec a lieu chaque année en février dans la capitale de la province francophone.

L'engouement autour de cet évènement haut en couleur témoigne de l'appétence des Québécois pour le froid, les décors dominés par la neige et les activités de plein air. Ce festival qui s'étale sur deux semaines atteint son point d'orgue avec l'illumination du palais de glace et le concours de sculpture sur glace qui attire petits et grands dans une ambiance bon enfant.

La mascotte du festival, « Bonhomme », est sans doute le visage le plus reconnaissable de la province. Si vous voulez goûter aux joies de la magie de l'hiver, vous savez donc ce qu'il vous reste à  faire.

Le Québec et les fuseaux horaires... une longue histoire d'amour !

Aujourd'hui, la province du Québec suit, dans son écrasante majoritaire, le fuseau horaire GMT - 5 en hiver, avant de passer GMT - 4 en été avec l'entrée en vigueur de l'heure d'été que les Québécois appellent « L'heure avancée ». L'histoire des horloges canadiennes est tiraillée entre la volonté du pays du sirop d'érable de s'imposer en nation indépendante vis-à -vis de ses anciennes puissances coloniales, mais aussi par l'hégémonie du voisin américain avec lequel il faut composer pour des raisons économiques évidentes.

Voici une courte synthèse de l'histoire horaire du Canada :

- En 1884, le gouvernement central du Canada répartit officiellement les différentes régions du pays sur 7 fuseaux horaires ;
- En 1918, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, le Canada instaure l'heure d'été, sous l'appellation officielle de « heure avancée », pour optimiser l'ensoleillement et réduire la consommation en électricité des foyers ;
- En 1919, soit à  peine un an après son entrée en vigueur, « l'heure avancée » est abrogée ;
- En 1924, la province francophone du Québec vote en faveur du retour de l'heure avancée ;
- En 1928, le gouvernement central du Canada définit la période d'entrée en vigueur de l'heure avancée : depuis le premier samedi de mai à  minuit jusqu'au dernier samedi de septembre à  minuit ;
- En 1940, l'heure avancée sera imposée à  l'année dans les provinces du Québec et de l'Ontario ;
- En 1942, tout le pays passe à  l'heure avancée à  l'année (GMT-4) ;
- En 1945, le décret du passage à  l'heure avancée à  l'année sera abrogé... retour au GMT-5 ;
- En 1965, le gouvernement central impose à  nouveau l'heure avancée du dernier dimanche d'avril au dernier dimanche d'octobre ;
- En 2007, la période où l'heure avancée entre en vigueur change à  nouveau pour se synchroniser avec celle du voisin américain. L'heure est donc avancée à  partir du deuxième dimanche de mars jusqu'au premier dimanche de novembre.

Québec City : la capitale flamboyante de la francophonie américaine !

Montréal a peut-être une meilleure aura médiatique. Elle affiche une activité commerciale plus dense et peut se targuer d'une meilleure notoriété dans le monde. Cependant, Québec a aussi une carte à  jouer, et elle est de taille : l'âme de la province, l'essence de la francophonie canadienne et l'héritage historique du Québec. Sa vieille ville pittoresque est classée au patrimoine mondial de l'Unesco. C'est un musée vivant aux ruelles pavées étroites, aux maisons des XVIIe et XVIIIe siècles et aux clochers d'église qui s'élèvent très haut, avec le magnifique Château Frontenac qui domine la place. Panorama de paysages époustouflants, charme originel du Vieux Monde, aucune barrière linguistique pour les Français, billets d'avion relativement bon marché... le Québec cumule les bons points et s'impose avec force dès que l'on ressent l'envie d'un peu d'exotisme sans forcément casser la tirelire. Québec, la capitale flamboyante de la francophonie américaine, vous accueillera avec les honneurs.

Attention, si vous passez par la vieille ville, vous aurez du mal à  croire que vous êtes en Amérique du Nord. Les charmantes petites ruelles pavées bordées de cafés, de pâtisseries fines et de boutiques artisanales vous plongent au cœur de l'Europe d'il y a deux siècles. La rue du Petit Champlain grouille d'artisans qui vantent les mérites de leurs foulards, boiseries, poteries, objets d'art, vêtements et autres joyeuses curiosités. Vous prendrez un malin plaisir à  avoir les artisans à  l'œuvre, peignant à  la main, travaillant le bois ou tricotant des écharpes en soie. Les ateliers sont accessibles à  tous... vous y ressentirez la fierté des Québécois qui s'emploient, au quotidien, à  préserver leur culture propre.

Perché sur la falaise du Cap Diamant (Diamond Cape) surplombant le fleuve Saint-Laurent, le Fairmont Château Frontenac, vieux d'un siècle, marque un sommet spectaculaire dans l'horizon de la ville de Québec. Ici, la plus ancienne ville fortifiée du continent embrasse la première colonie européenne du Canada, baptisée La Nouvelle-France au XVIe siècle. Plus de 4 siècles plus tard, la ville s'accroche à  son héritage francophone et à  ses traditions gauloises. Plongée dans des batailles sanglantes et cultivée par l'ADN du Nouveau Monde, la ville de Québec est rapidement entrée dans le XXIe siècle... avec un pied fièrement enraciné dans le passé !

Montréal : la ville qui franchit audacieusement les frontières

Montréal, c'est un bout d'Europe lové au cœur de l'Amérique du Nord. Là  encore, le décor est porté par des rues joliment pavées, des cafés bistrots typiques, une appétence pour les gourmandises sucrées dans les pâtisseries fines de quartier, mais aussi des lieux plus glamour où vous croiserez peut-être une vedette de Hollywood venue siroter un cocktail. La carte de Montréal montre une ville en forme de « homard », avec des griffes qui s'étendent vers les ports de la ville et une longue queue mince qui bat vers le nord. Le centre-ville piétonnier est bien pensé et distribue les attractions de la cité francophone de manière équilibrée.

Montréal connaît des hivers si froids que les résidents se réfugient pendant des mois dans la ville souterraine (un réseau de tunnels sous le centre-ville). Les étés basculent vers l'autre extrême : vous allez transpirer, à  coup sûr. Pour un confort ultime, visez plutôt un voyage printanier, lorsque vous pourrez admirer l'échinacée magique de Montréal. L'automne ne manque pas de charme, avec ses feuilles colorées et du sirop d'érable frais. Les Québécois adorent les festivals. Même en y mettant de la volonté, vous aurez du mal à  trouver un mois dans le calendrier montréalais qui n'est pas ponctué par une manifestation culturelle. Vous êtes un fin gourmet ? Vous adorerez le festival YUL Eat qui enchante la ville début septembre. Vous êtes un grand mélomane ? Le festival Osheaga accapare le Parc Jean Drapeau au début du mois d'août. Vous êtes plutôt branché musique Indépendante ? C'est Pop Montréal qui vous comblera, à  la mi-septembre. Vous êtes un aficionado de la vie nocturne ? Venez à  « Montréal en Lumière » qui illumine la ville en février.

On dit que Montréal est spirituellement française. C'est effectivement le cas, mais il y a aussi une énorme influence chinoise. Commencez par Chinatown et remontez les boutiques de thé jusqu'à  St-Laurent, en vous arrêtant pour une dégustation à  Camellia Sinensis. Enfin, voici une règle d'or à  ne pas enfreindre : ne dites jamais que New York propose de meilleurs bagels que Montréal ! Du côté de Mile End, deux boulangeries proposent de succulents bagels, sous toutes les coutures, 24 heures sur 24... depuis plus d'un siècle ! Le bagel, c'est tout simplement une institution à  laquelle ont doit le respect et la déférence.